Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le cygne de Jules Renard

IMG_1560.jpgIl glisse sur le bassin, comme un traîneau blanc, de nuage en nuage. 

Car il n'a faim que des nuages floconneux qu'il voit naître, bouger et se perdre dans l'eau.

C'est l'un d'eux qu'il désire.

Il le vise du bec et il plonge tout à coup son col vêtu de neige.

Puis, tel un bras de femme sort d'une manche, il le retire, il n'a rien.

Il regarde : les nuages effarouchés ont disparu.

Il ne reste qu'un instant désabusé, car les nuages tardent peu à revenir, et, là-bas, où meurent les ondulations de l'eau, en voici un qui se reforme.

Doucement, sur son léger coussin de plumes, le cygne rame et s'approche. Il s'épuise à pêcher de vains reflets, et peut-être qu'il mourra, victime de cette illusion, avant d'attraper un seul morceau de nuage.

Mais qu'est-ce que je dis?

Chaque fois qu'il plonge, il fouille du bec la vase nourrissante et ramène un ver. Il engraisse comme une oie. 

 

Jules Renard, Histoires Naturelles

 

 

IMG_1561.JPG

 

 

 

 

 
Et pour accompagner ces cygnes "coussins de plumes", des fleurs aux mêmes tonalités bleu ciel et des graminées en fond pour deux paires de boucles d'oreille assorties au poème de Jules Renard
 

IMG_1593.JPGmotifs fleurs des champs 


Les commentaires sont fermés.